Tout savoir sur les formules inclusives : repenser notre manière de communiquer #
Le langage inclusif : au-delà du genre #
Réduire le langage inclusif à la neutralisation du masculin et du féminin revient à sous-estimer l’ampleur de cette notion. Le langage inclusif désigne l’ensemble des procédés permettant de nommer, représenter et décrire l’ensemble des individus, sans occulter ni stigmatiser certaines catégories. Cela implique de s’affranchir des stéréotypes liés, notamment, à l’origine, à la couleur de peau, à l’orientation sexuelle, à la condition physique ou sociale, à la religion, à l’apparence physique, ou à l’âge.
En Belgique, le guide equal.brussels de 2024 propose une réflexion sur la diversité, invitant à mettre en scène différents parcours de vie dans la communication institutionnelle : mettre en avant des histoires de personnes de différentes origines, de tous âges, en situation de handicap ou non, dans des contextes variés. Cette stratégie vise à créer une identification positive, et à éviter l’écueil consistant à présenter les personnes racisées, en situation de handicap ou issues de minorités sexuelles uniquement sous l’angle de la victimisation ou de la différence[2].
- Représentation plurielle : plusieurs universités, dont l’Université du Québec, ont mis en place des politiques exigeant que les communications, visuelles y compris, ne présentent pas qu’un public blanc, jeune et valide, mais affichent une réelle diversité.
- Parole des concernés : lors d’événements, donner la parole en priorité aux personnes directement touchées par un sujet (ex : femmes dans les sciences, personnes LGBT+, salariés vivant avec un handicap) permet d’évacuer la posture de « parler à la place de ».
- Renonciation aux termes stigmatisants : bannir expressions et mots porteurs de préjugés tels que « invalides », « immigrés », ou « le troisième âge », au profit de formulations neutres et respectueuses.
Formuler pour inclure : méthodes concrètes pour un discours englobant #
Nous disposons aujourd’hui d’outils opérationnels permettant de déployer réellement la communication inclusive à l’oral comme à l’écrit. Ces techniques, lorsqu’elles sont adaptées intelligemment au contexte, garantissent le respect de chaque identité et l’efficience du message transmis.
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La double flexion, la préférence pour le mot épicène lorsque possible, la reformulation neutre et la centration sur la personne constituent les principales méthodes. Sur le terrain, cela se traduit par une vigilance accrue : au sein des écoles québécoises, la présentation d’un responsable se fait désormais sans spécification inutile de genre, sauf si la personne le souhaite expressément (ex : « Dominique Richard assume la direction de l’école » plutôt que « Madame Richard »). L’utilisation de mots épicènes évite d’avoir à féminiser ou masculiniser de force le langage : « élèves », « membres du personnel », « collaborateurs et collaboratrices », etc.
- Recours à la double flexion : « les étudiantes et les étudiants », « les travailleurs et les travailleuses », pour souligner explicitement la présence de chacun.
- Choix de formulations neutres : emploi du passif ou de tournures génériques (« L’équipe organisatrice remercie les participant·es »), pour inclure toutes les identités de genre.
- Attention au centrage sur la personne : privilégier l’expression « personnes en situation de handicap » à la place de « handicapés », afin de souligner que la situation ne définit pas la personne.
- Éviction des termes discriminants : prohibition d’appellations dévalorisantes ou infantilisantes telles que « ma petite madame » ou « vieux », systématisée dans plusieurs administrations publiques depuis 2022.
Certains usages graphiques, tel le point médian (« les étudiant·es »), suscitent débats et critiques : si cette pratique se veut inclusive, son accessibilité fait l’objet de vifs débats, notamment pour les personnes dyslexiques ou malvoyantes. Face à ces limites, la reformulation neutre ou la double flexion restent souvent privilégiées par les institutions universitaires et de nombreux médias[1][3].
Effets du « tout inclusif » sur la représentation et le sentiment d’appartenance #
Adopter une approche tout inclusif transcende la simple correction linguistique, en agissant comme levier puissant sur la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance. Lorsque chaque individu se reconnaît dans le discours, on constate une diminution de l’auto-exclusion et une amélioration de l’engagement collectif.
Le secteur privé a fait évoluer ses codes : en 2023, une enquête interne du groupe L’Oréal a montré que 67% des collaborateurs se disaient plus en confiance dans leur environnement de travail depuis l’adoption d’un guide de langage inclusif complet. Les experts estiment que la visibilité accrue offerte aux parcours minoritaires réduit le risque de discriminations indirectes et favorise la promotion de profils atypiques. Ainsi, la représentation d’une diversité de trajectoires dans la communication interne, les médias ou les campagnes publiques, contribue à la formation d’une culture commune plus accueillante et à l’acceptation des différences.
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- En 2024, le Parlement européen a adopté une charte recommandant l’usage de formulations inclusives dans toutes les correspondances officielles, afin de garantir, à chaque étape des processus législatifs, la visibilité des minorités et des groupes traditionnellement sous-représentés.
- Les campagnes de sensibilisation du CNRS, axées sur la pluralité des métiers et des origines, ont renforcé l’auto-identification des jeunes chercheur·es issus de quartiers populaires ou de milieux ruraux.
- Les médias, à travers l’intégration de formats narratifs variés, tels que les podcasts multilingues ou les témoignages vidéos, contribuent à désenclaver la vision stéréotypée des parcours de vie.
Le choix du vocabulaire façonne en profondeur la perception de son rôle dans le collectif. Il n’est plus concevable de faire l’impasse sur l’impact de chaque terme utilisé. Les institutions engagées dans une démarche inclusive établissent désormais des chartes, intégrant tant la communication écrite que visuelle et l’organisation des événements. Ces politiques sont assorties de formations régulières, favorisant la circulation des bonnes pratiques et la remontée des difficultés de terrain[2].
Freins, controverses et évolution du langage inclusif #
L’adhésion collective au langage inclusif n’est pas sans obstacles. Des réticences persistent, soutenues par des arguments culturels, linguistiques, techniques, voire idéologiques. En France, plusieurs académies et syndicats d’enseignants ont émis des réserves sur la pertinence de la double flexion ou du point médian, invoquant la complexité accrue de la langue, la longueur des textes et le risque de confusion pour certains publics scolaires.
Les personnes en situation de handicap visuel ou de troubles cognitifs sont parfois les premières pénalisées par les nouvelles normes graphiques. Les outils de synthèse vocale, par exemple, peinent encore à lire sans erreur les formulations utilisant des points médians, rendant certains contenus inaccessibles : des associations telles que Voir Ensemble militent pour privilégier une reformulation neutre ou la double flexion, au détriment de la créativité graphique. Toutefois, l’évolution est tangible. Depuis 2022, de nombreuses administrations publiques, comme la Ville de Bruxelles, procèdent à des audits linguistiques réguliers pour jauger l’accessibilité et la lisibilité de leurs productions, corrigeant les pratiques qui pourraient exclure des catégories de personnes.
- La lisibilité et l’accessibilité des supports sont devenues des critères incontournables lors de la conception de documents institutionnels, en privilégiant l’usage de formulations courtes, de phrases simples et d’un vocabulaire compréhensible par le plus grand nombre.
- Chaque année, des campagnes de formation réunissent responsables RH, communicants, enseignants et élus, pour les outiller face à l’évolution du langage et leur permettre d’anticiper les résistances internes.
- La promotion d’une société inclusive repose sur une dynamique de sensibilisation continue : les Guides de communication inclusive, régulièrement mis à jour au Québec et en Belgique, partent du principe que la transformation des mentalités exige une pédagogie appliquée, la capitalisation des retours d’expérience et la valorisation des initiatives innovantes[1].
Nous considérons qu’une évolution vers plus d’inclusivité linguistique est non seulement possible mais indispensable. Les débats, bien que parfois vifs, révèlent une société en mouvement, soucieuse d’aligner ses pratiques sur ses valeurs démocratiques et de respecter la dignité de toutes les voix. Notre conviction est que cette exigence de clarté et d’ouverture, loin d’amoindrir la langue, lui offre de nouvelles perspectives et l’adapte enfin à notre époque plurielle.
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Plan de l'article
- Tout savoir sur les formules inclusives : repenser notre manière de communiquer
- Le langage inclusif : au-delà du genre
- Formuler pour inclure : méthodes concrètes pour un discours englobant
- Effets du « tout inclusif » sur la représentation et le sentiment d’appartenance
- Freins, controverses et évolution du langage inclusif